Selon des statistiques récentes de la banque mondiale, l’Afrique connaitra avec la crise économique due à la crise sanitaire du Coronavirus sa première récession en 25 ans. Les pertes à prévoir s’estiment entre 37 et 79 milliards de dollars. Plusieurs secteurs d’activités ont subi de plein fouet les conséquences de la crise. Cependant, comme toute crise, celle du Coronavirus fait au-delà des nombreux perdants tout aussi des gagnants. M&B s’est intéressé de près à ces secteurs qui connaissent une forte hausse en pleine tourmente.
Coronavirus : l’autre face de la médaille
Les mesures de restrictions imposées à travers le monde pour endiguer la propagation du virus du COVID-19 ont fait prendre par les gouvernants des mesures d’accompagnement pour soutenir entreprises et ménages. Par ailleurs, certaines mesures en elles-mêmes, notamment les mesures de confinement ont radicalement changé les habitudes de consommation des ménages. Quels sont les secteurs qui en bénéficient le plus ?
Le secteur de la grande distribution
Avec les mesures de confinement adoptées dans nombre de pays, les grandes surfaces sont prises d’assaut. L’affluence des jours ordinaires se confond à celle des veilles de jours de fête : « nous remarquons une forte affluence dans l’ensemble de nos magasins. Cela se remarque à la vitesse de rotation de nos stocks qui s’est accrue depuis le début de la crise », reconnaît le chef d’équipe d’une enseigne française fortement présente en Côte d’Ivoire. Selon un rapport publié par la Rand Merchant Bank avant le déclenchement de la crise, le secteur de la grande distribution a réalisé en 2019 un chiffre d’affaires de 135 milliards de dollars au Nigeria classé premier pays africain dans ce registre. Viennent ensuite l’Égypte et l’Algérie avec respectivement 54,3 milliards de dollars et 45,2 milliards de dollars. La grande distribution devrait enregistrer une hausse de 8 à 10 % en moyenne en 2020.
Le secteur du e-commerce
Au début de l’année, une étude du Boston Consulting Group (BCG) révélait que le commerce en ligne pourrait créer 3 millions d’emplois en Afrique d’ici 2025 avec un potentiel de 75 milliards de dollars. Mais c’était sans compter avec la crise due au Coronavirus qui a boosté le secteur. En effet, avec les mesures de confinement et l’interdiction des regroupements, l’on commande de plus en plus depuis la maison et en ligne : « Nous avons depuis le début de la crise déjà atteint la moitié des recrutements initialement prévus pour cette année. Cela s’explique par la forte augmentation enregistrée sur nos commandes », confie l’un des dirigeants d’une start-up espagnole très en vogue à Abidjan.
Les services de streaming
Les mesures de confinement font également des heureux parmi les fournisseurs de service streaming. Dès l’application de ces mesures, Canal+ n’avait pas hésité à offrir gratuitement ses programmes à ses abonnés afin de leur rendre le confinement moins ennuyeux. En conséquence, le nombre d’abonnés a connu un bond dans nombre de pays du continent. Dans de nombreux pays en Afrique subsaharienne, les coûts d’abonnements ont été revus à la baisse, jusqu’à 50 % pour certains opérateurs permettant à plus de ménages de s’abonner.
L’industrie pharmaceutique
Selon un rapport de l’OMS publié en 2019, l’Afrique représente moins de 1 % des médicaments produits au monde. Il n’empêche que les valeurs pharmaceutiques se comptent plus que jamais parmi les vedettes des salles de marchés. Sur la place de Johannesbourg, des firmes telles que Adcock Ingram Holding Limited et Aspen Pharma Care ont de plus en plus l’intérêt des investisseurs : « les valeurs pharmaceutiques ont la côte ces dernières semaines. La publication prochaine des états financiers du premier trimestre 2020 confirmera la tendance actuelle ou non », confiait un analyste de la JSE fin mars.
Par Michée Darée pour Mining&Business Magazine