«Les Congolais sont lassés par nos discours et nos bonnes intentions. Ils exigent désormais, de leurs gouvernants, des actes concrets avec impact direct dans leur vie de tous les jours». Le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a le courage de la franchise et s’il veut contribuer efficacement à la réélection du Président du «peuple d’abord», il va, en effet, devoir changer la méthode de ces prédécesseurs…
L’ancien patron de Gécamines, en fin connaisseur du secteur minier, a annoncé dans son discours-programme que le gouvernement continuera de s’appuyer sur les mines pour développer le pays. En résumé, il soutiendra la création de centres de négoce pour garantir la traçabilité des minerais congolais, assistera les coopératives minières, impliquera la société civile et les autorités coutumières dans la résolution des conflits miniers. Enfin, ce gouvernement a pour mission de rendre opérationnelle l’Autorité de régulation et de contrôle des minerais stratégiques (ARECOMS) afin de permettre le fonctionnement de Entreprise Générale du Cobalt.
En effet, fort de ses 67% de production mondiale, l’État congolais reprend l’initiative en lançant EGC. Son Directeur général, Jean Dominique Takis, s’est exprimé en exclusivité dans les colonnes de notre magazine pour détailler les enjeux de la réappropriation du secteur artisanal du Cobalt pour la République Démocratique du Congo.
Impacter directement le quotidien de nos concitoyens passera aussi par les femmes. Et parce qu’à M&B, nous estimons que le focus sur la condition des femmes ne se résume pas au mois de mars, nous avons voulu leur offrir toute la lumière qu’elles méritent en ces mois de mai et de juin. Oui, la question du genre sera la réponse à la modernisation de notre société. Le chef du gouvernement a d’ailleurs nommé 27 femmes dans son équipe des «Warriors». C’est un point positif même si les 30% de parité ne sont pas encore atteints.
Au moment où nous bouclons ce numéro 36, voici deux mois que SEM Luca Attanasio a été assassiné à Goma. En publiant le texte de Gabriele Salmi représentant la communauté italienne à Lubumbashi, nous avons voulu célébrer sa mémoire et celles des nombreuses victimes du terrorisme dans le Kivu. Notre conviction est que l’Ambassadeur d’Italie n’est pas mort en vain. Après 61 ans d’indépendance, la volonté du Président de la République d’apporter enfin la paix dans l’Ituri et les deux Kivu est sans cesse réaffirmée. La terreur va peut-être bientôt changer de camps avec l’aide de certains de nos alliés. Bientôt «des actes concrets avec impact direct dans leur vie de tous les jours» ?
Bonne lecture !
Oliver Loury
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