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Sommet 2021 sur le climat : Un sommet de plus ?

Les États-Unis à l’initiative du président Joe Biden ont organisé les 22 et 23 avril 2021 un sommet virtuel sur le climat. La RDC représentée par son président Félix Tshisekedi a pris part à ce sommet à l’instar d’une quarantaine d’autres chefs d’États triés sur le volet. Marissa SCOTT, porte-parole du département d’État américain pour l’Afrique francophone en collaboration avec l’ambassades américaine à Kinshasa fait dans cet entretien accordé à Mining & Business le point des enjeux climatiques au-delà de cet évènement.

Après les quatre dernières années marquées par le désintérêt de l’ancien président américain pour les questions climatiques, l’administration Biden remet le climat au centre de sa politique. Quels sont les grands axes de la politique américaine sur le climat ? Quelles sont les principales résolutions prises lors de ce sommet pour préserver l’environnement ?

 

Le président Biden a pris des mesures dès le premier jour de son mandat pour ramener les États-Unis dans l’Accord de Paris. Seulement quelques jours plus tard, il a annoncé qu’il convoquerait un sommet des dirigeants afin de galvaniser les efforts des principales économies pour lutter contre la crise climatique. Le changement climatique et la diplomatie scientifique ne pourront plus jamais être des « compléments » dans nos discussions de politique étrangère. Faire face aux menaces réelles du changement climatique et écouter nos scientifiques est au centre de nos priorités de politique intérieure et étrangère.

Si l’Amérique ne parvient pas à jouer un rôle de chef de file sur le plan de la lutte contre la crise climatique, il ne restera plus grand-chose du monde. Car la science ne laisse aucun doute : nous devons maintenir le réchauffement de la Terre à 1,5 degré Celsius pour éviter une catastrophe. L’Amérique a un rôle clé à jouer pour atteindre cette cible. Nous ne représentons qu’environ 4% de la population mondiale, mais nous sommes responsables de près de 15% des émissions mondiales. Cela fait de de nous le deuxième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde. Si nous faisons notre part du travail chez nous, nous pouvons apporter une contribution significative à la résolution de cette crise.

Les États-Unis ont affiché un objectif très ambitieux de réduction des gaz à effets de serres de 50% environ d’ici 2030. Plusieurs spécialistes pensent que cela relève davantage de la communication au vu de tout ce que cela impliquerait en termes de coût sur l’industrie américaine. Que répondez-vous à cette posture sceptique vis-à-vis de l’engagement des États-Unis ? Les États-Unis ont-ils les moyens de leur ambition climatique ? À quelles conditions ce sommet ne sera pas un sommet de plus ? 

Les États-Unis augmenteront considérablement leurs investissements dans la recherche et le développement d’énergie propre, pour jouer un rôle de catalyseur d’avancées technologique au profit des communautés américaines et pour créer des emplois. Nos investissements climatiques viseront non seulement à promouvoir la croissance, mais aussi l’équité. Nous mobiliserons les États, les villes, les entreprises grandes et petites, la société civile et d’autre coalitions à titre de partenaires et de modèles. Nous gardons aussi à l’esprit que malgré toutes les opportunités offertes par l’inévitable passage à l’énergie propre, tous les travailleurs américains ne gagneront pas à court terme. Certains moyens de subsistance et les communautés qui dépendaient de vieilles industries seront durement touchés. Mais nous n’abandonnerons pas ces Américains. Nous offrirons à nos compatriotes américains des voies d’accès à de nouveaux moyens de subsistance durables et un soutien tout au long de cette transition. Essayer de lutter contre le changement climatique sans innovation serait coûteux, compliqué et impopulaire. Heureusement, nous n’avons pas à faire ce choix. Nous pouvons relever ce défi, comme nous en avons relevé tant d’autres, ensemble, par le biais de l’innovation.

La RDC de par sa position géographique abrite entre autres le bassin du Congo connu pour être le deuxième « poumon » du monde après la forêt de l’Amazonie. Cela explique entre autres la présence remarquable du président Félix Tshisekedi à ce sommet. Quel bilan faites-vous des projets bilatéraux en matière de préservation de l’environnement avec la RDC notamment dans le cadre du Partenariat Privilégié pour la Paix et la Prospérité (PP4PP) ? 

En RDC, le gouvernement des États-Unis soutient le département de l’inventaire et de la gestion des forêts du ministère de l’Environnement et du Développement durable. Par le biais de l’USAID, notre assistance technique ciblée aide la RDC à améliorer la planification de l’utilisation durable des terres et le zonage, l’inventaire et le suivi des forêts, la gestion des incendies, la foresterie communautaire et le développement de l’écotourisme. L’USAID fournira des formations et des outils pour aider la RDC à développer des inventaires de gaz à effet de serre transparents, cohérents et précis, ainsi qu’à renforcer la transformation des données d’inventaire des gaz à effet de serre en informations utiles.

Depuis 2018, le gouvernement des États- Unis a soutenu l’enregistrement officiel de 53 concessions forestières communautaires, soit plus de 1,26 million d’hectares de zone forestière, plus de la moitié des concessions enregistrées à ce jour. Nous soutenons aussi une gestion solide des zones protégées, qui servent d’ancrage à la stabilité. Par exemple, l’USAID apporte son soutien au parc national de la Garamba par le biais de l’activité de soutien à la zone protégée de la Garamba et du Chinko, qui améliore la sécurité de la faune et des populations locales. Depuis septembre 2019, la Garamba n’a confirmé la mort d’aucun éléphant due au braconnage. Une autre initiative innovante soutenue par le gouvernement des États-Unis est le projet « Le gaz est une alternative abordable au charbon de bois », mis en oeuvre par Bboxx. Ce projet fournira du GPL à 15 000 foyers pour remplacer le charbon de bois utilisé pour la cuisson, et ainsi réduire la déforestation ainsi que les émissions de gaz à effet de serre. Soulignons aussi que par le biais de Power Africa, nous avons aidé les entreprises d’électricité hors réseau à lever 13,5 millions de dollars pour développer leurs activités en RDC. Cet investissement a permis de créer 27 000 nouveaux raccordements à de l’électricité renouvelable pour les foyers et les entreprises, et de développer des projets de transmission qui leur permettent d’échanger de l’électricité avec les pays voisins.

La situation sécuritaire dans le pays reste préoccupante malgré tous les efforts déployés dans ce sens. L’insécurité ne menace- t-elle pas les résolutions prises lors de ce sommet ? 

Les États-Unis restent profondément préoccupés par la poursuite des violences dans l’est de la RDC, où des groupes armés commettent des actes barbares contre des civils innocents, notamment des femmes et des enfants. Nous soutenons la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) dans ses opérations visant à protéger les civils et à renforcer les institutions de l’État. Nous soutenons également les actions diplomatiques régionales de l’administration Tshisekedi et son engagement à apporter la paix tant attendue dans l’est de la RDC.

La désignation récente par le département d’État des États-Unis de Daech-RDC comme organisation terroriste vise à priver Daech-RDC des ressources nécessaires pour mener des attaques terroristes.

En direct de Paris : Désiré Cashmir Eberande Kolongele, Ministre du numérique

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