Menu
in

Lithium : les ambitions d’AVZ Minerals pour les 400 millions de tonnes du gisement de Manono

Le géant minier australien compte lancer ses activités d’extraction de lithium à Manono, dans la province du Tanganyika à l’est de la RDC

Le géant minier australien compte lancer ses activités d’extraction de lithium à Manono, dans la province du Tanganyika à l’est de la RDC. Un arrêté ministériel a officiellement autorité l’octroi du permis d’exploitation à AVZ.

Lors de la DRC Mining Week, qui s’est déroulée à Lubumbashi du 1er au 3 juin, un cadre du géant minier australien l’AVZ Minerals, a dévoilé les ambitions du projet autour du gisement de lithium de Manono, dont AVZ détient 75% des actions dans Manono Project en partenariat avec la Congolaise d’Exploitation Minière SA (Cominiere, une entreprise publique), 25%. À l’heure de la course vers les voitures électriques, l’entreprise qui prospecte sur le lieu depuis quelques années voyait ses ambitions limitées suite à la rétention du permis d’exploitation par les autorités congolaises.

« L’arrêté ministériel a été signé pour l’octroi du permis d’exploitation, a indiqué Serge Ndandu, directeur des Affaries Corporatives à AVZ. Nous attendons juste l’officialisation pour démarrer l’exécution des travaux. Chaque jour de retard nous cause une perte entre 1 million de dollars de revenus et 300.000 dollars de taxe pour le pays. »

Conscients du potentiel en lithium de la RDC, les autorités congolaises avaient, en novembre 2021, organisé le Forum des Affaires RDC-Afrique pour promouvoir le développement des sous-secteurs des batteries électriques et le stockage d’énergie en RDC. L’entreprise australienne affirme qu’elle « s’est engagée à développer une chaîne de valeurs » tout en annonçant avoir « rejoint le nouveau Conseil des batteries de la RDC chapeauté par le président Félix Tshisekedi. »

Les chiffres clés d’un gisement prometteur

Selon les chiffres d’AVZ, après une étude de faisabilité commandée par l’entreprise, les réserves de lithium du gisement de Manono sont estimées à 132 millions de tonnes avec 1,6% de Lithia (teneur de l’oxyde de lithium). « Ces réserves représentent 30 ans d’exploitation et nous avons des ressources au niveau de 400 millions de tonnes avec 65% de Lithia » a ajouté Serge Ndandu, lors du panel sur les défis de la RDC à l’ère d’une industrie minière intelligente.

Selon l’étude de faisabilité de AVZ, datant d’avril 2020, l’exploitation minière permettra une alimentation à un niveau de 4,5 millions de tonnes par an à son usine de traitement de lithium. AVZ s’attend à ce que son usine de conversion soit alimentée à un niveau de 150.000 tonnes de concentré produit par son usine de traitement. « Pour l’unité de production, nous comptons atteindre aux environs 600.000 tonnes de concentrés et 46.000 tonnes de sulfate de lithium qui viendront de l’usine de conversion. »

En comparaison de réserves, Greenbushes, la plus grande mine de lithium au monde située en Australie, contient un total de 132 millions de tonnes de minerais de lithium, loin des 400 millions de Manono Project. « En termes de capex, nous y allons en trois phases : les dépenses vont jusqu’à près de 600 millions de dollars et cela concerne la mine de traitement et l’usine de conversion, le développement des infrastructures et énergie hydro-électrique et l’eau », a estimé M. Ndandu.

Pour la deuxième phase de son projet, AVZ Minerals espère atteindre un capex cumulatif atteignant les 800 millions et 1,3 milliard pour sa troisième phase. Ces deux dernières étapes de Manono Projet seront les plus exigeantes pour la consommation de l’énergie électrique.

Écologie et marché en ligne de mire

Selon les dernières estimations, parues notamment dans Financial Time, les entreprises de construction des voitures électriques font face à une pénurie de matières premières, dont le lithium. Les besoins en lithium sont critiques, selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) dans son rapport annuel. La demande en lithium, cobalt et du graphite devrait être multipliée par six d’ici 2030, à 500 kilotonnes, nécessitant l’ouverture de 50 nouvelles mines dans le monde. La RDC, l’Australie et le Chili sont les pays au premier rang sur ces matières premières au monde.

« Pour le gisement de Manono, en termes de qualité, il a une évolutivité remarquable. Nous pouvons augmenter la production selon la demande, s’est félicité Serge Ndandu, Manono a des empreintes carbone les plus faibles de toutes les mines de lithium au monde. »

Iragi Elisha

M&B

Quitter la version mobile