in

Décaissement de 203 millions de $ pour la RDC par le FMI suite à l’amélioration de son environnement macroéconomique

L’annonce a été faite par l’institution, le mercredi 29 juin sur son site Internet portant ainsi le décaissement total à ce jour à 456.9 millions DTS (environ 653 millions de dollars).

(FILES) This file photo taken on January 26, 2022, shows the seal for the International Monetary Fund (IMF) in Washington, DC. The IMF announced an agreement on April 12, 2022, to boost an existing financing package for Moldova by $267 million to help the country deal with the fallout from the war in neighboring Ukraine. (Photo by OLIVIER DOULIERY / AFP)

La République démocratique du Congo (RDC) bénéficiera d’un soutien économique de 152,3 millions de droits de tirage spéciaux (DTS), soit 203 millions de dollars, de la part du Fonds monétaire international (FMI). L’annonce a été faite par l’institution, le mercredi 29 juin sur son site Internet portant ainsi le décaissement total à ce jour à 456.9 millions DTS (environ 653 millions de dollars).

L’environnement macroéconomique de la RDC s’est amélioré depuis la dernière consultation menée en 2019 au titre de l’article IV. Les autorités ont adopté des politiques macroéconomiques prudentes, l’une des plus visibles consistant à mettre fin au financement de l’État par la banque centrale. Malgré la pandémie de COVID-19, des progrès macroéconomiques considérables ont été enregistrés en 2021 et la dynamique des réformes engagées dans le cadre du programme appuyé par la FEC a été maintenue note le FMI.

L’institution précise que l’économie congolaise a connu un rebond plus rapide que prévu, avec une croissance de 6,2 % soutenue par la croissance des secteurs non extractifs. La variation de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) est tombée à 5,3 % en glissement annuel et s’est accompagnée d’un taux de change stable, d’autant plus que la banque centrale a cessé d’apporter ses financements à l’État. Les résultats budgétaires ont été meilleurs que prévu, car l’augmentation des recettes budgétaires et du financement extérieur a permis de dégager une marge de manœuvre pour des dépenses supplémentaires, surtout en matière d’investissement, malgré l’accumulation d’arriérés intérieurs.

« Des progrès satisfaisants »

La position extérieure s’est améliorée, et les réserves internationales brutes ont augmenté pour atteindre 3 milliards de dollars fin 2021. Cependant, malgré un excès de liquidités, le crédit au secteur privé reste faible (soit 7 % du PIB) et le secteur bancaire vulnérable. La fragilité de l’économie continue de paralyser la croissance inclusive, car 72,5 % de la population vit dans la pauvreté et l’accès aux services publics de base reste largement insuffisant.

Les progrès réalisés dans le cadre du programme restent « satisfaisants », salue le FMI. Les critères de réalisation quantitatifs de fin décembre 2021 et tous les objectifs indicatifs sauf un (sur les dépenses sociales en raison des lacunes dans la coordination inter-ministérielle) ont été atteints. Quatre des cinq repères structurels ont été respectés, en attendant la publication d’un contrat minier. Les progrès des deux repères structurels fixés à fin juin 2022 sont légèrement en retard, et les services du FMI proposent de les reporter à fin septembre. Les efforts de mise en œuvre des réformes structurelles s’intensifient.

En 2022, l’économie de la RDC subit les contrecoups de la guerre en Ukraine, qui a fait augmenter le coût de la vie et les coûts budgétaires liés à la subvention des carburants. Malgré la détérioration des perspectives économiques mondiales, la situation reste favorable, grâce à l’amélioration des prix des minerais. La croissance a été ramenée à 6,1 % (contre 6,4 % précédemment) et l’inflation portée à 11 %, du fait des prix à l’importation. Le déficit du solde budgétaire intérieur (objectif du programme) pourrait se creuser de 0,4 point de pourcentage du PIB, pour atteindre 1,4 %, car la hausse des recettes minières ne suffira pas pour compenser entièrement l’augmentation des coûts budgétaires liés à la subvention des carburants, ainsi que l’accroissement des investissements financés sur ressources intérieures pour les projets d’infrastructures sociales prioritaires.

« Poursuivre les efforts »

Parmi les mesures prises par la RDC, les autorités ont augmenté les prix du carburant intérieur, mais « elles devront consentir des efforts supplémentaires pour réduire les subventions non ciblées et les coûts budgétaires, tout en soutenant les ménages vulnérables à travers des transferts sociaux ciblés. »

De plus, les effets de contagion de la guerre en Ukraine pourraient contribuer davantage à l’augmentation des prix des denrées alimentaires au niveau international et au ralentissement de l’activité mondiale, ce qui exacerberait la détérioration des soldes extérieurs et budgétaires, les pressions inflationnistes et l’insécurité alimentaire. Les perspectives à moyen terme offrent l’occasion de consolider la stabilité macroéconomique et d’intensifier les réformes structurelles, même si des risques considérables subsistent et une grave fragilité persiste.

À la fin des délibérations du conseil d’administration, M. Okamura, Directeur général adjoint et président, a déclaré que « le renforcement des cadres de politique monétaire et de taux de change favorisera la stabilité des prix et la viabilité extérieure. Des efforts continus pour accumuler des réserves tout en renforçant le rôle du taux de change en tant qu’amortisseur sont primordiaux pour renforcer la résilience aux chocs externes. »

« Les efforts visant à renforcer l’indépendance, la gouvernance et les sauvegarde de la Banque centrale du Congo doivent se poursuivre, ainsi que les réformes visant à renforcer les cadres de règlementation, de surveillance et de résolution bancaires. Des efforts continus pour améliorer la transparence du secteur minier, les cadres de lutte contre la corruption et de LBC/FT, le climat des affaires et la gouvernance soutiendraient le développement du secteur privé, la diversification économique et la compétitivité. »

Source : FMI

M&B

Environnement : l’ONU décrète « l’état d’urgences des océans » à Lisbonne

Denis Mukwege : et si c’était lui en 2023 ?