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À Goma et à Bukavu, opération « ville morte » pour réclamer la libération de Bunagana

À Goma et Bukavu, respectivement chef-lieu du Nord et du Sud-Kivu, deux journées de « ville morte » ont été organisées par la société civile.

Members of LUCHA ("Lutte pour le changement", Struggle for change) protest in front of the UN peacekeeping mission in DR Congo MONUSCO compound in Goma on November 30, 2019, as failure of UN Peacekeepers to protect civilians from armed groups has led to protests in North Kivu over the past week. (Photo by PATRICK MEINHARDT / AFP)

Depuis juin, les rebelles du M23 occupent la cité stratégique de Bunagana, aux frontières avec l’Ouganda. À Goma et Bukavu, respectivement chef-lieu du Nord et du Sud-Kivu, deux journées de « ville morte » ont été organisées par la société civile.

Lundi 26 septembre, les activités ont été paralysées à Goma, où les habitants sont restés chez eux à l’appel d’organisations de la société civile afin de dénoncer l’occupation d’une localité de la région par les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23), ont constaté des correspondants de l’AFP. La ville a retrouvé « avec timidité » son activité mardi après un avertissement des autorités contre « les complices du message » pour les commerçants qui suivaient le mot d’ordre de la société civile.

« Depuis 105 jours, Bunagana est occupée par le M23 » et « les FARDC [l’armée congolaise] ne mènent aucune offensive contre les assaillants pour reprendre Bunagana. Ils ont peut-être sacrifié Bunagana mais pas nous », écrit sur Twitter le mouvement Lutte pour le changement (Lucha), un des organisateurs du mouvement.

La Lucha a appelé à la tenue de deux journées « ville morte » pour dénoncer « le silence de la république ». Lundi, les écoles, boutiques, banques et marchés sont restés fermés, à l’exception des pharmacies. Dans certains quartiers, quelques jeunes en colère ont barricadé les rues le matin et jeté des pierres sur la chaussée, avant d’être dispersés par la police, qui a ensuite ouvert la voie, ont constaté deux correspondants de l’AFP.

À Bukavu, la société civile de la province du Sud-Kivu appelle les habitants de la ville à observer une journée « ville morte » ce mardi 27 septembre comme à Goma. « Notre armée, les FARDC, ne contrôle pas Bunagana, et c’est cela qui est en train d’inquiéter la société civile. On ne peut pas faire la fête lorsque ça brûle chez les voisins, car demain, après-demain, si nous restons calmes, nous pouvons nous retrouver avec la même situation à Goma ou à Bukavu. Le pays est menacé de la balkanisation », a déclaré Jackson Kalimba, le président de la société civile du Sud-Kivu. Dans les deux villes, certains services ont été paralysés, mais le retour à la normale s’observe depuis plusieurs heures.

MB

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