Un vaccin contre le paludisme mis au point par l’Université d’Oxford a été approuvé et autorisé à être utilisé au Ghana, ce qui constitue une première mondiale.
Le vaccin R21/Matrix-M a connu un grand succès lors de ses essais au Burkina Faso. Alors que le seuil d’efficacité fixé par l’OMS est de 75 %, son efficacité a atteint 77 % lorsqu’il a été administré en trois doses rapporte Quartz Africa.
La Food and Drugs Authority du Ghana a approuvé l’utilisation du vaccin pour les enfants âgés de cinq mois à trois ans, alors que le pays d’Afrique de l’Ouest renforce ses efforts pour contrôler la mortalité infantile liée au paludisme. Environ 20 000 enfants meurent du paludisme chaque année au Ghana, dont 25 % sont âgés de moins de cinq ans.
L’institut indien Serum, qui travaille en partenariat avec l’université d’Oxford, a construit une usine de vaccins à Accra, la capitale du pays, pour produire jusqu’à 200 millions de doses par an. Toutefois, le lancement du vaccin nécessitera un travail de fond au Ghana.
« Bien que le vaccin puisse être annoncé comme une grande victoire dans la lutte contre le paludisme, il ne s’agit pas d’une solution miracle », a déclaré à Quartz Javier Guzman, directeur de la politique de santé mondiale au Centre pour le développement mondial (Center for Global Development). « Il y a des points importants à prendre en compte avant que le vaccin R21 ne soit utilisé à grande échelle. »
Le vaccin de GSK est moins efficace
Un vaccin antérieur, le Mosquirix de GlaxoSmithKline (GSK), avait un taux d’efficacité d’environ 60 %, mais a été approuvé par l’OMS, car il n’y avait pas d’alternative en vue. Il n’était efficace qu’à 30 % pour prévenir les cas graves. Il fallait au moins quatre doses pour qu’il soit efficace, mais son efficacité diminuait avec le temps.
GSK s’est engagé à produire 15 millions de doses de Mosquirix par an jusqu’en 2028. Mais cela ne suffit pas pour atteindre les 100 millions de doses nécessaires à une intervention à long terme.
Le rapport mondial sur le paludisme fait état de 247 millions de cas en 2021, contre 245 millions en 2020. Le nombre de décès est estimé à 619 000 en 2021, dont plus de la moitié dans quatre pays africains : Nigeria (31,3 %), République démocratique du Congo (12,6 %), Tanzanie (4,1 %) et Niger (3,9 %). Les enfants de moins de cinq ans représentent environ 80 % de ces cas en Afrique.
Source : Quartz Africa