Le 30 avril, les rebelles du M23 ont pris le contrôle de Rubaya, ville minière cruciale pour le coltan, après plusieurs jours de combats intenses entre les FARDC et les rebelles. Le coltan est principalement utilisé dans la fabrication de condensateurs au tantale, indispensables aux téléphones portables et à de nombreux appareils électroniques.
Willy Ngoma, porte-parole militaire du M23 dirigé par les Tutsis, a informé Reuters que la ville, située dans le Nord-Kivu, était désormais sous leur contrôle. Rubaya, fournissant 50% du coltan en RDC, se trouve à environ quarante kilomètres au nord-ouest de Goma.
Les rebelles du M23 ont établi un comptoir dans la ville de Rubaya, mais seuls certains négociants sont autorisés à acheter, car ils ont leurs propres acheteurs. Toutes les transactions minières sont surveillées depuis la mine jusqu’au comptoir, aucun minerai ne peut être vendu en dehors de ce système, a expliqué un négociant local, cité par le journaliste Daniel Mishombero sur X.
Selon ce témoin, « depuis 3 jours, tous les minerais qui étaient dans les dépôts et d’autres qui ont été extraits sont transportés vers Mushaki jusqu’au Rwanda. Nous avons appris qu’ils vont dicter une nouvelle loi sur les minerais à Rubaya. Ils ont fixé leur prix pour l’achat des minerais. 1kg du manganèse est passé de 85 à 50 dollars ».
Raphaël Mboko Kaponyola, à la tête du bureau de la division minière du Nord-Kivu à Goma, a déclaré que le trafic de minerais vers le Rwanda s’est intensifié depuis que le M23 a pris le contrôle, l’année dernière, des principales routes d’exportation de la région, à partir de la mine de Rubaya, le plus grand producteur de coltan en RDC.
Reuters rappelle que des conflits entourent le commerce illicite d’étain, d’or, de coltan et de tantale, extraits du Congo avant d’être passés en contrebande via le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi.
La RDC demande actuellement à Apple de fournir davantage d’informations sur sa chaîne d’approvisionnement, craignant qu’elle ne soit contaminée par des minéraux issus de zones de conflit. Apple a affirmé qu’aucun élément ne prouvait que les fonderies ou raffineries de sa chaîne d’approvisionnement ne finançaient ou ne bénéficiaient de groupes armés en RDC ou dans les pays voisins.
M&B avec Reuters, Bloomberg, RFI et The EastAfrican
