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Anthony Nkinzo, Directeur Général de L’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI)

Comment analysez-vous la crise économique actuelle ?

La crise économique actuelle frappe indistinctement et de plein fouet toutes les économies du monde et conduit celles-ci dans la phase de récession économique soit conjoncturelle pour les pays développés et émergents, soit encore structurelle, et même très prononcée, pour les pays en voie de développement ou pays pauvres. Aussi, au travers de cette crise, l’identification des vrais enjeux économiques (entre pays/états) va remonter à la surface. Nous notons aussi que les pays se mettent à nu au regard de leur vision de développement et de leur politique économique extérieure. Cette crise est à considérer comme un vrai test de solidité des économies mais aussi et surtout des politiques publiques des états.

Quelles peuvent en être les conséquences directes pour la RDC?

Les conséquences de cette crise pour un pays vulnérable et pas suffisamment résilient comme le notre ne peuvent qu’être très ravageuses et les méfaits en seront multiples et « multiformes ». On note en particulier la baisse drastique de la production, l’effritement du volume des recettes publiques suite à une chute considérable de la base imposable, le désinvestissement des certaines entreprises, l’inflation importée des pays partenaires commerciaux, l’inflation causée par les effets d’anticipation et de spéculation au niveau du marché intérieur par certains opérateurs économiques, l’accroissement exponentiel du taux de chômage causé par la fermeture de certaines entreprises, etc.

Qu’est ce qui va changer, d’après vous, après Corona Virus?

Après cette pandémie, les politiques des entreprises multinationales sur l’internationalisation de leurs activités en direction des pays en voie de développement connaitront un revirement important. L’attractivité des Investissements Directs Etrangers à court terme sera difficile dans la mesure où les pays développés et émergents ravagés par cette crise chercheront à retrouver en priorité les équilibres de leurs économies. Qui plus est, la production mondiale des biens étant largement entamée par cette crise, le volume des échanges commerciaux sera en baisse à court terme et les pays importateurs subiront les méfaits de l’inflation importée. Ce qui « devrait » changer pour notre pays, c’est la « revisitation » de tout le Plan National Stratégique de développement, avec un accent sur le volet investissements publics et incitations pour les investissements privés des nationaux. Les grosses réflexions se focaliseront sur l’environnement sanitaire et sur la production locale des denrées alimentaires. Industries locales, énergie, éducation, etc., vont devenir de vraies questions d’actualité, et non plus de simples mots dans la bouche des acteurs économico-politiques. Si nous ne nous ravisons pas, nous risquons de disparaitre à terme comme Etat. Je considère que c’est une vraie opportunité pour notre pays, pour qu’ensemble nous regardions dans la même direction. 

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Simon Tuma Waku – DGA de Tenke Fungurume Mining

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