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Pourquoi Total boucle ses valises et comment Dig Oil reprend les rênes

A la surprise générale, Total a finalement décidé de rendre son unique bloc au Congo-K. Alors que le major français Total tente de s’emparer des blocs 1 et 2 dans l’est du Congo-K, elle fait un pas en arrière en rendant le 3.
Une surprenante décision

Depuis deux ans, Total demandait et obtenait aisément des extensions de sa première période d’explorations afin d’effectuer un forage sur son bloc 3 qu’elle opère depuis 2010 (AEI N° 812). Cependant, ces largesses du ministère congolais des hydrocarbures n’ont pas suffi à convaincre le pétrolier de rester dans le Pays. Alors que des discussions auraient dû s’engager avec les autorités congolaises en début d’année 2019 , soit avant l’expiration de la deuxième extension, Total, toujours incapable de forer un puits dans cette zone à l’est du pays, finalement décidé de rendre ses parts dans le bloc. Aucune réunion n’aurait été organisée pour expliquer cette décision. Seule une lettre a été envoyé fin février au ministère des hydrocarbures. Cette méthode a d’ailleurs particulièrement irrité le ministre à l’époque en charge de ce portefeuille John Kwet Mwan Kwet  (également responsable de la coopération). Ayant obtenu une extension de six mois jusqu’en août, les partenaires de Total sur bloc 3, Dig Oil et Efora Energy, se sont déjà mis à la recherche d’un nouvel opérateur.

Le jeu de Dig Oil

Dirigé par la sud-africaine Andréa Brown, Dig Oil est également en pleine négociation au sujet du jugement de la chambre de commerce (CCI) de Paris, qui a condamné en 2018 le Congo-K a payer plusieurs centaines de millions de dédommagements du fait de l’absence de décret présidentiel sur les blocs de la cuvette centrale. Il avait pourtant signé des contrats de partage de production sur les blocs 8, 22 et 23 qui lui ont finalement été octroyés à la fin 2018, Kinshasa espérant ainsi éviter le paiement des dommages de l’arbitrage (AEI n°833).

Dig Oil a commencé à négocier avec certains cadres du ministère. Afin de trouver un moyen d’exécuter la décision de l’arbitrage de Paris. Le Congo-K n’aura probablement jamais les moyens d’honorer les centaines de millions de dollars au groupe pétrolier, et ce dernier a bien compris qu’il était ainsi en position de force pour demander des participations sur d’autres blocs, comme le 1, dans les mains de Caprikat et Foxwhelp – détenus par Dan Gertler. Dig Oil avait également signé en 2007 un contrat de partage de production sur le bloc 1 mais n’avait finalement jamais obtenu de décret présidentiel de ce bloc situé de l’autre côté du lac Albert où, coté Ougandais, plus d’1,5 milliard de barils récupérables ont été mis au jour, Dig Oil souhaite que son rôle sur ce permis fasse partie de la négociation avec le ministère des hydrocarbures. En cas d’obtention d’une participation sur le 1, la firme pourrait ensuite elle-même monnayer avec une grande major une partie de cet actif.

Source Africa Energy Intelligence

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