La BBC a annoncé mercredi 29 janvier la suppression de 450 postes dans sa rédaction dans le cadre d’un plan de «modernisation» visant à s’adapter aux nouveaux usages du public, avant des négociations qui s’annoncent difficiles politiquement sur le financement de l’audiovisuel public britannique.
«Nous devons remodeler BBC News pour la prochaine décennie de manière à économiser des sommes substantielles», a annoncé la directrice de l’information, Fran Unsworth, dans un communiqué qui précise que les pertes d’emplois liés à ces changements sont évalués à environ 450.
Le groupe audiovisuel public souhaite supprimer les doublons entre ses différents médias et investir davantage sur le numérique, avec une nouvelle version de son application BBC News. Davantage de journalistes seront basés hors de Londres. «La BBC doit s’adapter aux changements dans la manière dont le public nous utilise. Nous devons nous adapter et nous assurer de continuer à être l’organisation médiatique la plus fiable au monde, mais surtout, d’être pertinente pour les personnes que nous ne touchons pas actuellement», a dit Frans Unsworth.
La BBC explique devoir économiser 80 millions de livres sterling (95 millions d’euros environ) d’ici 2022, dont la moitié a déjà été économisée, l’autre devant l’être grâce aux mesures annoncées mercredi. Elle doit notamment compenser la suppression de la redevance télé pour les plus de 75 ans à partir de juin. La redevance (154,50 livres sterling, soit 178 euros) est sa principale source de revenus, mais le financement du géant de l’audiovisuel public britannique doit être rediscuté en 2022, dans un contexte tumultueux avec le pouvoir.
Irrité par sa couverture des élections législatives du mois dernier, le Premier ministre Boris Johnson s’est prononcé pour une baisse de la redevance et pour une réduction des amendes pour ceux qui ne la payent pas, remettant en question le financement du groupe audiovisuel qui emploie au total près de 22.000 personnes.
Le directeur général de la BBC, Tony Hall, avait annoncé le 20 janvier sa démission, dans les «intérêts de l’organisation». Selon plusieurs médias britanniques, ce départ anticipé a irrité Downing Street. Il permet en effet que le remplacement de Tony Hall soit décidé par le président actuel de l’organisation, David Clementi, et non le successeur de ce dernier qui doit être nommé par le pouvoir.
Par Le Figaro avec AFP
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