« Notre salut ne viendra que de nous-mêmes. »
A 58 ans, était déjà la seule femme candidate à l’élection présidentielle de 2018. Elle revient dans l’arène cinq ans plus tard en tant que Présidente de l’Alliance des élites pour un nouveau Congo (AéNC), après avoir occupé le poste de gouverneur de la province de Tshuapa. Elle prône un leadership au féminin.
Née en 1965 à Kinshasa, elle a passé son enfance en Belgique et aux Pays-Bas avant de revenir en RDC et terminer ses études secondaires dans la capitale. Elle a ensuite fréquenté une université en France et au Canada. Marie-Josée Ifoku a travaillé dans l’immobilier et dans l’industrie automobile pendant plusieurs années. En 2004, elle est retournée en RDC où elle a dirigé Congo Motors, comme indiqué sur sa page Facebook.
2015 marque le début de sa carrière politique en tant que commissaire spéciale adjointe de la province de Tshuapa. Elle accède au poste de vice-gouverneur puis gouverneur de la province. Marie-Josée Ifoku cite Catherine Samba-Panza sa source d’inspiration pour son engagement en politique. Elle est connue pour ses sorties atypiques, n’hésite pas à brandir un balai coloré en bleu avec des lignes rouge et jaune du motif du drapeau de la RDC.
« Balayer la maison Congo »
La Kombolisation, tirée du mot « Kombo » signifiant balai en lingala, est une idéologie fondée sur l’idée du nettoyage des antivaleurs et des mauvaises règles. Elle vise à placer le peuple au centre de la gestion publique et à favoriser la réconciliation nationale. En 2021, pour lutter contre les violences faites aux femmes, elle a créé une association, « Ekoki/Inatosha ».
En 2023, la voilà de nouveau lancée dans la course à l’élection présidentielle. Elle est la seule femme parmi les 24 candidats. « J’ai pris mes responsabilités en vous annonçant solennellement ma candidature à la magistrature suprême pour le prochain mandat », confiait-elle à sa sortie du bureau de la CENI.
« Passer à un autre système de valeurs et de gouvernance pour parvenir à la renaissance de la RDC »
Sa pensée repose sur la doctrine politique de « la rupture du système de prédation par la Kombolisation ». Celle que l’on surnomme Marijo motive sa candidature en exprimant son désir de rompre avec le système de prédation que subissent les populations de la RDC, confrontées aux turbulences politiques, aux conflits tribaux et à la mauvaise gestion des affaires publiques.
« Il est impératif de passer à un autre système de valeurs et de gouvernance pour parvenir à la renaissance de la RDC », déclarait Marie Josée Ifoku. Elle préconise un mandat électoral sous forme de « transition dans le but d’entreprendre les réformes institutionnelles nécessaires à la construction d’une nouvelle République ».
Ces réformes incluent un état des lieux complet de l’État depuis 1960, la création de deux institutions d’appui à la démocratie, le Conseil National de Médiation et la Commission constituante pour la 4e République, ainsi que la promotion de l’éducation civique, la sensibilisation des citoyens sur les principes démocratiques, et la recherche de solutions inclusives pour les défis et les tensions existantes.
« Tout cela exige de savoir s’arrêter pour réfléchir, créer une cohésion nationale, fondre nos egos dans l’intérêt supérieur de la nation, agir ensemble, conjuguer nos efforts et se préparer à poser les jalons d’un nouveau Congo, car notre salut ne viendra que de nous-mêmes. »
M&B