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Maitre Hervé Ngoy Kalumba

À l’heure où la RSE est une obligation, Mining &Business Magazine a rencontré Maître Hervé Ngoy Kalumba, Président du groupe TIAFRICA.

À l’heure où la RSE est une obligation, Mining &Business Magazine a rencontré Maître Hervé Ngoy Kalumba, Président du groupe TIAFRICA. Il nous parle de sa compagnie qui est un modèle de SOUS-TRAITANCE en RDC.

M&B : Bonjour Maître, pouvez-vous vous présenter ?

Hervé Ngoy Kalumba : Je suis avocat et Président du groupe TIAFRICA, cabinet congolais d’assistance en gestion globale créé en 2014. J’ai commencé ma carrière d’avocat fin 1995 et pratique donc cette profession depuis 25 ans.

M&B : Comment est née TIAFRICA ?

HGK : J’ai une véritable passion pour la gestion d’entreprise et cette passion est devenue une réelle expertise au fil des années. En 2012, nous avons créé TIACongo avec deux partenaires, mais l’adhésion de la RDC aux règles comptables OHADA en 2014 nous a contraints à modifier substantiellement notre activité. C’est comme cela que TIAFRICA est née, la même année.

M&B : Quels sont précisément les services proposés par TIAFRICA ?

HGK : Nos trois activités principales historiques, oserais-je dire, sont, en matière de finances, l’assistance et le conseil aux sociétés, en matière de ressources humaines, le secrétariat social, principalement, et en matière légale, la mise en conformité des documents des sociétés.

M&B : Et je crois savoir que les choses ont évolué…

HGK : Oui, c’est exact. Suite à une forte demande de nos clients, qui avaient besoin de placement d’agents, nous avons créé TIA WORK FORCE en 2015. Puis, suite à la création de l’Ordre National des Experts Comptables, le groupe d’experts comptables de TIA a constitué la société TIAFRICA FINANCE, société partenaire de TIAFRICA mais dont les associés majoritaires sont essentiellement des experts comptables. Tous ces développements sont venus en fonction des demandes clients ou suite à l’évolution des lois, comme je vous le disais, mais aussi parce que nous nous sommes rendu compte qu’il fallait  professionnaliser les différents domaines dans lesquels nous évoluons.

M&B : TIA, c’est aussi une vraie aventure collective, n’est-ce pas ?

HGK : Tout à fait, nous avons pu regrouper autour de nous un certain nombre de personnes qui ont une très forte expertise dans leurs domaines respectifs. Et chacun apporte sa pierre à l’édifice collectif. Yves Mayaya, aux finances, a par exemple constitué une équipe importante autour de lui. Équipe susceptible de répondre à tous les besoins qu’une entreprise peut avoir en termes de gestion financière. Marie-Eugénie Bilambo a fait la même chose avec le service ressources humaines et Tity, Kibambe qui nous aide à développer le secteur commercial, gère tout ce qui est logistique et la partie compliance, c’est-à-dire la mise en conformité de tous les actes des sociétés que nos clients produisent, ou lorsque nous les assistons lors de la création d’une entreprise. Nous veillons à ce que tous les documents dont ils disposent soient conformes à la loi.

M&B : Le Groupe TIAFRICA a des partenariats avec des sociétés implantées en RDC ou ailleurs en Afrique ?

HGK : Oui, l’expérience nous a amenés à nous adapter… On pourrait parler d’instinct de survie ! Pour la petite histoire, l’activité de TIA était principalement basée ici au Katanga au départ, et la plupart de nos clients étaient des sociétés minières. Lorsque la crise des métaux a frappé, en 2015, nous avons compris que notre activité était très fragile et qu’il fallait nécessairement que nous puissions nous déployer dans d’autres zones économiques.

M&B : C’est comme ça que vous êtes arrivés à Kinshasa ?

HGK : Je dirais même que nous nous sommes battus pour être à Kinshasa !

M&B : Pourquoi ce terme ?

HGK : Parce que c’est un marché qui est totalement différent de celui du Katanga ou de celui de l’Est, dans lequel d’ailleurs nous nous sommes également déployés. Au Katanga, nous sommes dans le secteur minier mais c’est un secteur qui n’est lié qu’au cuivre et au cobalt, donc qui ne subit pas les mêmes chocs qu’à l’Est où les enjeux portent plus sur le coltan, l’étain, l’or. Il y a deux ans l’activité économique de Kinshasa a, quant à elle, bien plus souffert de la crise politique liée aux élections que dans le reste du pays…

M&B : Et ces contextes différents vous ont conduits à changer de stratégies ?

HG : En effet ! Nous nous sommes dit que si nous devions dépendre essentiellement de la température économique dans les différentes zones dans lesquelles nous évoluons, nous prenions le risque un jour de rencontrer de sérieuses difficultés. Alors, on a changé de stratégies. On est un peu sorti de notre zone de confort en commençant par assister des gens qui s’étaient lancés dans des domaines dans lesquels nous n’avions aucune connaissance. Je pense par exemple au secteur du numérique, à celui de l’inclusion financière du catering.  Secteurs dans lesquels nous étions absents.

M&B : Et pourquoi ?

HGK : En fait, la plupart de ces personnes ou de ces sociétés avaient des projets très porteurs mais qui malheureusement étaient bloqués faute de financements. Les banques exigeaient d’eux d’apporter certaines garanties qu’il ne pouvaient pas assumer et cela freinait leur essor. Ils avaient besoin aussi du dynamisme du groupe TIA, pour organiser leur administration, leurs finances et pour s’organiser sur le plan légal. La plupart de ces sociétés qui nous abordé sont des start-up. Nous avons donc fait le choix de leur proposer des partenariats contre des parts dans leur société. Nous apportions toute l’expertise que nous avons sur le back-office administratif, financier, légal et HR. C’est ainsi que nous avons soutenu des sociétés qui sont dans des domaines d’activité très porteurs.

M&B : Ça, c’est au Congo, mais vous vous êtes également intéressés au marché étranger, n’est-ce pas ?

HGK : Oui, nous avions déjà quelques contacts avec la Côte d’Ivoire, avec la Ghana, et au Rwanda, aussi. L’idée d’origine étant d’amorcer un dialogue avec nos confrères d’autres pays dans le but de créer une structure panafricaine. D’ici la fin de l’année, TIA ouvrira ses bureaux en Côte d’Ivoire, en association avec un partenaire ivoirien, et nous devrions ouvrir des bureaux au Ghana et en Afrique du Sud dans la foulée. Nous avons aussi une structure liée à TIA à Maurice.

M&B : Voici un an que le Président Tshisekedi est au pouvoir, quel regard portez-vous sur ses actions ?

HGK : S’il parvient à réaliser toutes les promesses qu’il a faites : l’assainissement de la vie économique, la lutte contre la corruption, le soutien aux start-up, je pense qu’on peut garder espoir que les choses aillent mieux. Je crois que la RDC est totalement récupérable… Malgré l’état dans lequel on la trouve actuellement ! On peut même la remettre sur les rails en peu de temps, à mon avis. Il faut des moyens, c’est vrai, mais n’oublions pas que le premier potentiel congolais, c’est le potentiel humain. Et si ce potentiel humain est bien encadré, les choses vont se redresser rapidement. Depuis que nous nous sommes lancés dans le soutien aux start-up, on voit beaucoup de jeunes qui créent des entreprises. Beaucoup ont besoin d’être encouragés. Et si ceux qui gouvernent le pays les encouragent, ça va aller.

M&B : À quel type d’encouragement pensez-vous ?

HGK :  Imaginons qu’un jour nous ayons la même fiscalité qu’à Maurice par exemple, je vous assure que ça encouragerait les gens à investir ! Et probablement aussi qu’on aurait bien plus d’investisseurs extérieurs. On vit trop en vase clos ! Il faut que le développement vienne avec les ressources intérieures, bien entendu, mais ce serait une erreur de négliger les ressources extérieures. On doit ouvrir la porte si on veut  développer le Congo.

M&B : Merci

HGK : Merci

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